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Moscou, 26 mai

       La corruption constitue la menace la plus dangereuse pour la communauté internationale et il convient de lutter contre ce fléau plus énergiquement que contre le terrorisme nucléaire, a annoncé Mikhaïl Khodorkovski, ancien PDG de la compagnie pétrolière Ioukos, dans un article publié mercredi dans le Washington Post.

"La corruption se convertit en un mal mondial comparable à une épidémie, au fossé entre pauvres et riches et aux autres fléaux auxquelles l'humanité est confrontée", a estimé l'ex-oligarque russe, en prison pour fraude fiscale.

M.Khodorkovski a en outre exhorté les dirigeants mondiaux à prêter plus d'attention à la propagation de la corruption qui risque de mettre une croix sur tous les acquis dans le domaine du désarmement nucléaire.

L'avenir dépend du degré de force et de sincérité des leaders mondiaux dans la lutte "contre l'hydre de la corruption qui nourrit le chaos, des doctrines radicales et la violence", selon lui.

"Les pays les plus influents doivent renforcer leurs arsenaux économiques et leurs instruments de régulation afin de pouvoir débusquer les banques et les compagnies offshore contrôlées par des bureaucrates corrompus. Pour que cette campagne réussisse les pays du G20 doivent s'unir et rendre cette lutte prioritaire", souligne Mikhaïl Khodorkovski.

MM.Khodorkovski et son associé Platon Lebedev avaient été condamnés en 2005 à huit ans de prison ferme pour escroquerie et évasion fiscale à grande échelle.

Dans le cadre de leur second procès qui a débuté en mars 2009, ils sont accusés du détournement et de la revente illégale de pétrole pour une valeur de 900 milliards de roubles (21 milliards d'euros) entre 1998 et 2004.

Les deux anciens entrepreneurs, qui rejettent catégoriquement les accusations, risquent de voir leurs peines d'emprisonnement prolongées jusqu'à 22,5 ans.

L'affaire Ioukos est régulièrement critiquée par la presse et la classe politique occidentale, qui y voit un procès inspiré par le Kremlin.