Blog des amis de Dieu, de la France et de la Russie
Les célébrations de Noël ont été marquées par la violence au Nigeria et aux Philippines tandis qu'à Bagdad la communauté chrétienne se réunissait dans l’église où près de 70 fidèles ont été tués en octobre.
Lors de son traditionnel message «Urbi et orbi» («à la ville et au monde») prononcé du balcon de la basilique Saint-Pierre, devant des milliers de fidèles bravant la pluie, le pape a déclaré prier pour que Noël puisse «soulager les épreuves et apporter du réconfort aux chères communautés chrétiennes d’Irak et du Moyen-Orient».
«Puisse la lumière de Noël resplendir de nouveau sur cette terre où Jésus est né, et inspirer Israéliens et Palestiniens à rechercher une cohabitation juste et pacifique», a-t-il déclaré. Le souverain pontife a également critiqué la Chine, où le pouvoir communiste conteste l’autorité du pape à nommer les évêques et a mis en place une «église patriotique».
«Puisse la naissance du Sauveur renforcer la foi, la persévérance et le courage des fidèles de l’Eglise», a déclaré Benoît XVI. Il a souhaité que les catholiques de Chine «ne se découragent pas à cause des limitations imposées à leur liberté de religion et de conscience» et persévèrent au contraire dans «la fidélité du Christ et à son église». Le pape a également appelé au respect des droits de l’Homme, notamment en Afghanistan et au Pakistan, ainsi qu’à la «réconciliation dans la péninsule de Corée».
Au Nigeria, des attentats à la bombe ont fait au moins onze morts et de nombreux blessés à la veille de Noël vendredi soir à Jos, dans le centre du pays, théâtre de violents affrontements entre chrétiens et musulmans, selon les autorités locales. Les attentats n’ont pas été revendiqués.
Les 150 millions de Nigérians sont à peu près également répartis entre musulmans dans le Nord et chrétiens dans le Sud. Les attentats se sont produits dans le centre du pays, où des dizaines de groupes ethniques se disputent le contrôle de terres fertiles. La violence, bien qu’elle suive souvent les lignes de fracture religieuses, est souvent en réalité liée à des conflits politiques, économiques et agraires.
Aux Philippines, un attentat a fait au moins onze blessés -un prêtre et dix fidèles- lors de la messe de minuit dans une chapelle chrétienne d’un camp de la police à Jolo, sur l’île du même nom où opère le groupe Abou Sayyaf, lié à Al-Qaïda. Aucune revendication n’a été formulée pour le moment.
En Irak, depuis l’attentat contre une église de Bagdad qui a fait 68 morts le 31 octobre, les chrétiens de diverses obédiences vivent dans la peur. Quelque 300 fidèles l’ont cependant bravée pour se rassembler samedi dans l’édifice religieux qui porte encore les traces de l’attentat meurtrier -impacts de balles, feuilles de plastique recouvrant les vitres brisées, flaques de sang séché. Selon les Nations unies, un millier de familles chrétiennes ont fui dans le nord de l’Irak depuis l’attentat.
Adiba Youssef, une femme de 52 ans venue assister à l’office samedi matin avec sa famille, ne veut pas renoncer à sa foi et se résoudre à partir. «J’aime mon pays. J’ai enterré mes parents ici. Je ne peux pas les laisser.»
A Bethléem, le lieu de naissance de Jésus selon la tradition biblique, connaît une affluence de pèlerins et visiteurs sans précédent depuis une décennie.
Selon des responsables de l’armée israélienne, qui contrôlent les entrées et sorties en Cisjordanie, plus de 100.000 pèlerins se sont rendus à Bethléem depuis vendredi, contre environ 50.000 l’an dernier à la même période. Le temps clément, une diminution sensible des violences entre Israéliens et Palestiniens en Cisjordanie et la reprise économique dans le territoire palestinien y ont notamment contribué.
«Les mauvaises années sont derrière nous», a estimé Ziad Khatib, un responsable de la police palestinienne, qui confirme ne pas avoir vu autant de monde depuis dix ans.
source : lematin.ch