Londres, 22 juin
Moscou espère que la première rencontre entre le président russe Dmitri Medvedev et le premier ministre britannique David Cameron marquera le début d'un réchauffement des relations entre les deux pays, a déclaré mardi aux journalistes l'ambassadeur de Russie à Londres Iouri Fedotov.
"Il s'agit d'une excellente occasion d'ouvrir une nouvelle page de nos relations bilatérales", a-t-il affirmé.
Moscou et Londres sont en train de préparer une rencontre entre MM. Medvedev et Cameron. Selon les médias britanniques, elle doit avoir lieu vendredi 25 juin en marge du sommet du G8 à Muskoka (Canada).
"Les deux parties ont l'intention de transformer cette rencontre protocolaire en une discussion constructive sur le développement de nos relations", a précisé le diplomate.
Il a rappelé que M. Cameron, nommé premier ministre du Royaume-Uni en mai dernier, n'avait jamais rencontré M. Medvedev.
Un bras de fer s'est instauré entre les deux pays après le décès, en novembre 2006, de l'ex-agent des services secrets russes Alexandre Litvinenko exilé en Grande-Bretagne et naturalisé Britannique. Londres a accusé les autorités russes de l'avoir empoisonné avec du polonium (substance hautement radioactive) et demandé à Moscou d'extrader le suspect, l'homme d'affaires russe Andreï Lougovoï. Moscou a refusé au motif que la Constitution du pays interdisait l'extradition d'un citoyen russe.
En riposte, Londres a refusé d'extrader l'entrepreneur Boris Berezovski accusé en Russie de délits économiques et Akhmed Zakaïev, un des dirigeants séparatistes tchétchène recherché pour meurtre.
La discorde entre Londres et Moscou a atteint son paroxysme avec la fermeture des antennes régionales du British Council en Russie au début de 2008 et la position adoptée par la Grande-Bretagne sur le conflit en Ossétie du Sud en août de la même année.
Les contacts officiels bilatéraux se sont considérablement réduits. La Grande-Bretagne a suspendu la coopération avec la Russie dans des domaines aussi importants que la lutte contre le terrorisme, l'assouplissement du régime des visas pour les voyages réciproques et la mise au point d'un accord sur les centres culturels.
"Les relations entre Moscou et Londres ne se limitent pas seulement à leur dimension bilatérale. Les deux pays sont des acteurs importants sur la scène internationale", a indiqué M.Fedotov.
"Nous espérons que tôt ou tard les obstacles qui nous séparent seront éliminés", a-t-il conclu.