L’habitude a été prise de marquer les 100 premiers jours d’une nouvelle présidence. Mais décidément François n’a pas de chance. Après avoir été douché à l’Arc de triomphe au lendemain de son élection, après avoir été foudroyé alors qu’il était dans l’avion pour rejoindre Mme Angela, voici que l’anniversaire des 100 jours de François tombe au moment des émeutes d’Amiens. Encore un mauvais présage.
En outre, la référence aux Cents jours constitue un abus de langage au cas d’espèce.
Car les Cents jours sont tragiques dans notre histoire : ils marquent le retour de Napoléon, dans une France exsangue, encerclée et bientôt submergée par une nouvelle coalition. C’est l’ultime sursaut des aigles pour inverser leur destin.
Mais François n’est ni l’aigle ni l’empereur. Il est plutôt dans le rôle du podagre Louis XVIII, roi « normal » reprenant en trottinant la route de l’exil, dès le retour de Napoléon aux Tuileries.
Les 100 jours de Francois ne sont pas tragiques : ils sont risibles.
Le verbe impuissant
Pour ses 100 jours, Francois était en déplacement à Pierrefeu-du-Var, là ou deux femmes gendarmes avaient été tuées par un délinquant qui n’était pas un provençal de souche.
Mais François a affirmé que la sécurité était une « priorité » et une « obligation ». Nous voilà rassurés et il a d’ailleurs pris un « bain de foule » (un bain de sympathisants conviendrait mieux d’ailleurs) comme si de rien n’était. Le ministre de l’Intérieur, lui, était en déplacement à Amiens, ce qui était plus risqué : il a d’ailleurs été pris à partie par les « jeunes » et les habitants des quartiers « sensibles ». Mais il a eu des mots forts pour appeler au respect de la loi républicaine (« Avec moi la loi s’applique partout et fermement ») et pour indiquer qu’il ne fallait « stigmatiser » personne :
François et ses ministres excellents dans le verbiage, une marque de fabrique des socialistes, sous le regard complaisant des médias amis.
Hélas les mots glissent sur la réalité : ils ne la changent pas. Un problème ? Aussitôt une « priorité » : c’est la potion magique de Francois. Cela veut dire que tout est déjà « prioritaire » : l’école, la recherche, la sécurité, le chômage, la désindustrialisation, la relance, le désendettement, la lutte contre les « discriminations », le mariage des homosexuels, l’euro, la Syrie, l’avenir des canaques , la justice... etc.
Mais si tout est « prioritaire » rien ne l’est vraiment. Ou pour le dire autrement, Francois et ses ministres ne savent déjà plus où donner de la tête.
Le train de l’histoire