De violents affrontements ont marqué hier les nouvelles manifestations anti-austérité massives en Grèce. À Athènes, les communistes ont tenu tête aux anarchistes qui, la veille, attaquaient la police. Un homme est mort dans ces échauffourées.
u deuxième jour d'une grève générale de 48heures décrétée par les syndicats du public et du privé en Grèce, plus de 50.000 personnes défilaient hier dans le centre d'Athènes, parallèlement aux difficiles pourparlers entre dirigeants européens pour résoudre la crise de la dette en zone euro. La situation a dégénéré lorsque plusieurs centaines de manifestants communistes ont voulu prendre le contrôle de la place Syntagma devant le parlement grec, théâtre d'affrontements directs et violents avec des militants anarchistes qui leur lançaient des cocktails Molotov. La police est alors restée à l'écart. Une «absence de professionnalisme» dénoncée par une députée de la majorité socialiste. Au cours de l'affrontement, dont des combats au corps à corps et à coups de barres de bois et de fer dans les deux camps, seize personnes ont été blessées et un homme est resté à terre. Il est décédé des suites de ses blessures à la tête, lors de son transport à l'hôpital. La victime est un maçon, quinquagénaire. En chantant «le peuple, le peuple, tu peux, tu peux, ne courbe pas l'échine», un groupe de plusieurs centaines de manifestants communistes, a finalement avancé de front sur la place en rang serré et armés de casques de moto, après avoir repoussé les jeunes fauteurs de trouble. Devant l'ambulance qui évacuait les blessés, un manifestant a confié qu'il craignait que «les troubles durent une partie de la nuit».
Le centre-ville dévasté
De son côté, le Pame (service d'ordre du front syndical communiste) a haussé le ton, indiquant dans un communiqué que «des forces rivales au mouvement populaire et travailliste ont tenté de provoquer le grand rassemblement devant le Parlement (...). Le Pame, les syndicats et les travailleurs ont (...) la force et l'expérience de leur faire couper la main». Au même endroit la veille, devant le cordon policier protégeant l'accès au parlement, avaient également commencé des affrontements entre les jeunes et la police en marge d'une première manifestation ayant réuni quelque 70.000 personnes à Athènes selon la police et 20.000 selon les syndicats. Ces incidents émaillés de vandalismes, ont transformé hier le centre-ville en champ de bataille blessant 70 personnes dont 50 policiers.